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Les moulins
Aulnoy possède deux
moulins à farine, établis sur la Rhônelle. Le
premier a une origine très ancienne, c'est un ancien moulin
seigneurial. Au dessus de la partie d'entrée se trouve une
pierre avec le millésime de 1734 ; date d'une restauration. Il appartient à
Lefèvre Mustelier de Marly et est occupé par Emile
Lefèvre à titre de locataire.
Ses produits journaliers sont
de 450 kilogrammes de farine pour lesquels sont employés huit
hectolitres de blé. La force motrice est l'eau et sa puissance
est de cinq chevaux. Il compte trois paires de meules montées
d'après un nouveau système.
Le second connu sous le nom de
moulin de la fontaine a été construit en 1850 par le
nommé Grommez. Il appartient à Miroux-Hothelart et est
occupé suivant un bail par Jean Bruyère. Il emploie
à moyen terme, dix hectolitres de blé par jour produisant 960 kilogrammes de farine. La force motrice est
l'eau et sa puissance est de trois chevaux. Il y a deux paires de
meules montées d'après un nouveau système.
La population
La commune d'Aulnoy se compose de 307 maisons dont 79 sont couvertes de chaumes et 222 en tuiles et ardoises.
La population est de 1740 habitants ainsi divisée :
- Aulnoy chef lieu, 278 maisons, 1863 habitants
- Le Pavé de Famars, 28 maisons, 167 habitants
- La targette, 1 maison, 10 habitants
Les fabriques
Il existe à Aulnoy une
fabrique de sucre et une de noir animal. La première a
été construite en 1850, par l'Hostellerie
père. Elle est peu importante. Sa raison sociale est
l'Hostellerie et Cie. En temps de fabrication, elle emploie 70 ouvriers
dont 50 hommes, 10 femmes et 10 enfants. Celle-ci dure
ordinairement trois mois et donne en moyenne 1500 kilogrammes de sucre
par jour. Les produits y sont de très bonne qualité et valent cette année 65 francs les cent kilogs, ce qui constitue pour le fabricant une différence d'au moins de onze francs par 100 kilogs sur l'année précédente. Ces produits d'une qualité supérieure pourraient lutter avantageusement contre la concurrence étrangère si les prix de revient des matières premières étaient compensés.
Les salaires quotidiens des
ouvriers sont de deux francs pour les hommes, d'un franc pour les
femmes et de soixante quinze centimes pour les enfants.
La fabrique de noir animal
(charbon animal : produit qui résulte de la calcination des os
en vase clos et qu'on utilise comme décolorant) a aussi
été fondée en 1850 par LOISEAUX Augustin.
Elle est peu importante. Elle emploie dix ouvriers et fabrique huit
cents kilogrammes de noir par jour. Ses produits sont de
première qualité et valent vingt quatre francs les cent
kilogrammes. Le salaire des ouvriers est de deux francs par jour.
La broderie, le commerce
La broderie était
autrefois exercée sur une vaste échelle dans la commune
d'Aulnoy, elle n'occupait pas moins de 400 à 900 ouvriers et
ouvrières mais depuis un an, cette branche d'industrie qui
était pour la classe ouvrière un de ses principaux moyens
d'existence se trouve presque anéantie et rien jusqu'ici ne fait
espérer de la voir revivre bientôt.
On compte aussi à Aulnoy
deux brasseries, deux fours à chaux et treize marchands
épiciers dont quatre merciers. Après la fabrication du
sucre, il ne reste qu'un commerce de détail.
Chasse et pêche
Il existe peu de gibier sur le
territoire. On y rencontre cependant du lièvre, de la perdrix et
de la caille. Il n'a pas de chasses réservées. La
Rhônelle ne donne pas de poissons, elle ne renferme que de rares
goujons.
L'église
Il n'y a aucun titre qui
constate l'origine de l'église. Les vieillards racontent qu'elle
a été rebâtie deux fois : la première, avec
ses trois nefs, après la guerre des Huguenots, au 16ème
siècle. Le choeur actuel qui est l'ancien semble en effet
avoir été fait à la fin du seizième
siècle : ses fenêtres semi-ogivales portant un
caractère architectural de cette époque. Pendant la
Révolution, l'Eglise abandonnée servait à des
usages profanes, se trouve tellement dégradée qu'on ne
peut en conserver que le choeur. Cet état de dégradation
dura jusqu'en 1819, époque à laquelle les anciennes nefs
furent démolies et les murailles du choeur prolongées
jusqu'au clocher. Cette construction nouvelle reliée à
l'ancienne, forme l'église actuelle qui est d'une seule nef et
dépourvue de tout genre architectural. Elle ne renferme aucun
tombeau remarquable. Elle est deux fois trop petite pour les besoins
de la population. Elle pourrait être relevée sur le
même emplacement. Pour en construire une en rapport avec la
population d'un architectural convenable, il faudrait cent mille francs.
Notes diverses
Aulnoy présente une
agglomération de 307 maisons presque toutes construites en
briques. On en compte 97 avec étage. De grands peupliers, des
ormes touffus abritent une partie de ses blanches habitations et
offrent au regard de l'observateur l'aspect d'un paysage
agréablement varié. Ses rues au nombre de onze sont assez
larges mais la plupart laissent beaucoup à désirer sous
le double rapport de la propreté et de la salubrité,
elles sont pavées et deux sont bordées de trottoirs.
La commune n'offre rien de remarquable. On y compte quatre auberges, seize cabarets et un débit de tabac.
Les jours de kermesse sont pour la première, le dimanche qui
précède le 16 juillet et pour la seconde, le dimanche qui
suit le 8 septembre. Le patron de la commune est Saint-Martin. L'Etat
civil remonte à l'année 1694.
Le choléra fit plusieurs ravages à Aulnoy. Il y eut 25 victimes en 1832, 59 en 1849 et 22 en 1894.
Sous le choeur de l'ancienne église d'Aulnoy se trouvait une
chapelle souterraine dédiée à Saint-Copin.
C'était un lieu de pèlerinage très
fréquenté.
On invoquait ce Saint en faveur des enfants malades ou languissants
particulièrement pour ceux que quelque infirmité
empêchait de marcher. Après la reconstruction de
l'église en 1815, la statue de Saint-Copin fut placée
dans l'église et tous les jours encore, on voit arrriver
plusieurs pélerins qui viennent prier pour leurs enfants.
L'agriculture
Le sol est en partie argileux,
calcaire et siliceux. Il est généralement fertile. Les
drainages et les irrigations sont peu pratiqués dans la commune.
Le mode d'assolement principalement adopté, consiste en
blé, betteraves, avoine, colza, orge, chicorée,
dragée et trèfle.
La superficie des terres ensemencées en céréales
est en moyenne de 316 hectares et celles des prairies artificielles de
70. On compte 4 hectares de prairies naturelles.
La culture des terres pour chaque assolement principal s'opère
de la manière suivante : pour le blé, on laboure, on
herse et on sème. Pour les betteraves, on fume d'abord, puis on
laboure, on herse ensuite beaucoup et l'on sème, vient ensuite
l'enlèvement des plantes superflues ou nuisibles par le
ratissage.
Pour l'orge, le seigle et l'avoine, la culture est la même que
pour le blé. Les engrais généralement
employés sont : le fumier naturel, la chaux, les composts et les
engrais liquides.
La manière d'opérer pour les récoltes varie
suivant la température. Si le temps est variable au moment de la
coupe, on les dispose en moyettes ce qui permet d'attendre un moment
favorable pour les lier et les enlever immédiatement, si la
température est stable, on fait des javelles qu'on lie
lorsqu'elles sont sèches et qu'on dispose en dizaine pendant
quelques jours qui précédent l'enlèvement. Elles
sont ensuites conservées en granges ou en meules.
Les trois quarts au moins des récoltes sont battues mécaniquement.
On élève des chevaux, des bestiaux mais dans une faible
proportion. Pour les premiers, il n'a a pas de races
particulières, celle du percheron est la seule propagée,
quant aux bestiaux la plus grande partie est tirée de la
Belgique et particulièrement des maisons de Mons.
La circonscription communale compte 160 chevaux, 40 boeufs, 130 vaches, 25 veaux, 6 ânes, 290 moutons et 49 porcs.
La nourriture des chevaux se compose principalement de trèfle, de foin, d'avoine et de fourrage en grains.
Le cimetière
Le cimetière est situé au centre de la commune et contigu à l'église.
Le sol en est argileux. Son étendue est de cinq ares, il est
entouré de murs. Il est loin d'être en rapport avec les
besoins de la population, dont la moyenne des décès ces
dix dernières années est de quarante et un.
Les exhumations s'y font conformément à la loi. Les
fossoyeurs ne résident pas au cimetière.
L'exiguité de son étendue ne permet pas de faire des
concessions. Il n'existe pas de terrains pour les sépultures
privées. Toutefois, il en existe une de 9 mètres
carrés 720 décimètres carrés
concédée à un sieur Benoît, et
autorisé par Ordonnance Royale du 16 octobre 1834, moyennant une
somme de six cents francs dont deux cents pour le bureau de
bienfaisance. Il n'y a pas de cimetière protestant.
Ponts publics
Un arrêté préfectoral du 28 Ventose
1801 autorise le Sieur DOUEZAN négociant à
Valenciennes à construire un moulin à l'usage d'une
fabrique de tabac sur la rivière de la Rhônelle à
la charge de construire un pont à l'endroit ou le gué
existe. Ce pont sera d'une seule arche, il devra être fait dessus
et aux abords 36 mètres carrés de pavage, l'entretien du
pont est à la charge du concessionnaire.
Cet arrêté reçut son exécution mais le pont
fut construit avec deux arches, à cause de son étendue.
Il est en très bon état. Il sert à unir entre
elles les deux parties de la commune que divise la Rhônelle.
Les écoles communales
Aulnoy possède deux
écoles communales : une de garçons et une de filles.
Elles sont situées au centre du village.
L'école des garçons présente un corps de
bâtiment d'une longueur de 25 mètres sur une largeur de 8
mètres pour la partie affectée à la tenue des
classes et d'une largeur de 9 mètres pour celle qui est
affectée au logement de l'instituteur.
Celui-ci se compose de deux chambres au rez-de-chaussée et de
deux cabinets en mansarde. Cette maison appartient à la commune.
Elle a été construite en 1800.
C'est un ancien cabaret dont
la salle de danse a été convertie en salle de
classe. Le local n'est pas convenable, il est en très mauvais
état, très humide, insuffisant et malsain. Sa valeur est
de 5000 francs. Un projet de construction est actuellement soumis
à l'approbation de l'autorité supérieure. Les
devis s'élèvent à la somme de 16500 francs pour
l'acquit de laquelle la commune a voté une imposition
extraordinaire payable en 12 années.
Le nombre des élèves est en moyenne de 75.
L'assiduité des classes est assez régulière. Il
n'y a pas de classes d'adultes. Le taux de rétribution est
d'1 franc 25 centimes par mois. Le traitement de l'instituteur est de
1500 francs. Il est payé par la commune et le département.
La maison d'école des filles comprend un bâtiment de 25
mètres de longueur sur 5 mètres de largeur. Elle se
compose de trois salles basses dont deux pour la tenue des classes, la
troisième avec deux cabinets en mansarde forme tout le logement
des institutrices.
Elle n'appartient pas à la commune, celle-ci jouit d'un bail.
Elle est peu convenable pour l'usage auquel elle se trouve
affectée et est en très mauvais état. Le nombre
d'élèves est en moyenne de 70 et ils fréquentent
assidûment les classes. Le taux de rétribution mensuelle
est de 1 franc 25 centimes. Le traitement des institutrices est de 400
francs, payé par la commune.
Garderies d'enfants
Il existe à Aulnoy 3
garderies d'enfants. La première est située dans la rue
d'Artres. Elle est dirigée par la Veuve Lefèvre,
née Marie. Elle reçoit annuellement 25 enfants.
La deuxième dans la rue Palette, dirigée par la Veuve
Norbentel née Dinain reçoit annuellement 30 enfants.
La troisième située sentier de la Félaine est
dirigée par Wilbert Nathalie Jeanne Delgrange reçoit 25
enfants annuellement. La rétribution mensuelle de chacune est de
75 centimes.
Le presbytère
Le presbytère est situé au centre de la commune à
215 mètres de l'église. Il n'existe aucun document
sur son origine. On trouve seulement au-dessus d'une porte le
millèsime de 1787 date d'une première restauration. La
commune le fit restaurer de nouveau en 1807 et le couvrit en ardoises.
Il présente une longueur de 13 mètres sur une largeur de
6 mètres. A droite, le corridor qui le traverse est de 9
mètres.
Il se compose d'un rez de chaussée, d'une salle à manger,
d'un salon et d'un cabinet de travail, avec cave en dessous. A
l'étage, 4 chambres à coucher surmontées d'un
grenier. Il existe aussi à l'entrée de la cour, à
droite de la porte d'entrée, un bâtiment
détaché servant de cuisine et de remise. Il
appartient à la commune. On ignore le prix qu'il a
coûté. Ses murs sont humides et salpêtrés.
Logements insalubres
La commune étant située entre deux coteaux, les maisons y
sont généralement très humides, cette
insalubrité est causée par les eaux pluviales qui tendent
à s'écouler vers la Rhônelle, c'est à dire
vers le centre du village. Parmi les amélioriations qui
ont été faites pour l'assainissement des habitations, il
convient de citer la création de trottoirs le long de certaines
rues et le blanchiment ou le badigeonnage généralement
employé tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur des maisons.
La plupart des ouvriers sont assez convenablement logés.
Une pompe à incendie
La commune d'Aulnoy possède une pompe à incendie. Elle
est déposée dans une remise attenante au logement de
l'instituteur. Elle est en très bon état et est desservie
par une compagnie de sapeurs pompiers composée de 40 hommes dont
Monsieur CACHERA, lieutenant est le seul officier commandant.
Les accessoires sont en bon état et suffisants pour le service.
La Mairie
Il n'existe pas de maison commune. Les assemblées municipales se
tiennent dans une chambre particulière louée à cet
effet. La bibliothèque de la mairie se compose de 127
volumes parmi les principaux ouvrages se trouvent les formulaires
municipaux, l'Ecole des Communes et le manuel de Recrutement.
Le maire est en même temps secrétaire. Le traitement
affecté à ce dernier emploi est de quatre cents
francs.
Le bureau de bienfaisance
Le bureau de bienfaisance se compose de cinq membres renouvelables par
cinquième chaque année. Le Maire en est le
président, le percepteur et le receveur. Son organisation
remonte à l'époque de la formation de ces
établissements. Ses revenus annuels s'élèvent
à la somme de 16189 francs et ses dépenses à 9483
francs. 120 familles pauvres sont assistées par le bureau.
La commune compte 510 indigents et un mendiant. La mendicité
n'est pas interdite dans la commune. Toutefois il s'y montre peu de
mendiants étrangers.
Historique
Selon Jacques de Guise, Annolinus, Préfet de Rome, envoyé par Néron pour châtier l'orgueil des Gaulois, mit le siège devant Famars qui était de la ligue des Germains contre les Romains. S'étant emparé de la place, il en épargna les habitants par respect pour le dieu Mars.
Et pour perpétuer le souvenir de cette victoire, il voulut donner son nom au lieu où il s'était placé pour diriger les opérations du siège. C'était un village situé dans une vallée près de la Rhônelle : Aulnoy.
D'après un historien, Victor Derode, Aulnoy viendrait du mot Aulnes. Cette étymologie indique la nature des plantations qui couvraient ou avoisinaient autrefois le territoire. Ce nom, ajoute-t'il est au plus, contemporain des Romains.
Une chartre datée de l'an 1186 est munie du sceau de Bauduin, comte de Mons, prouve incontestablement que le village d'Aulnoy existait à cette époque.
Guillaume d'Aulnoy est cité comme faisant partie des seigneurs Français qui allèrent en 1202 à la conquête de Constantinople, ainsi que Gilles d'Aulnoy, qui mourut de maladie en 1204 durant la même expédition. Le même historien dans ses lettres de 1248, appelle Evrard Villain d'Aulnoy, fils de Guillaume, son cousin, et Maréchal de l'empire de Roumanie et de Constantinople. En 1212, Jeanne et Agnès, filles de Hellin, Chevalier, seigneur d'Aulnoy, jettent les fondements de l'abbaye de Fontenelle.
Une Florence d'Aulnoit épousa Bauduin de Rasoir, fils de Bauduin de Rasoir et de Sandrine de Dourlers.
Le dernier seigneur d'Aulnoy dut Messire Charles-Alexandre-Joseph Le Hardy, chevalier, seigneur de Famars et d'Aulnoy, secrétaire du Roi près du parlement de Flandres, décédé à 42 ans le 20 septembre 1774, époux de Noble dame Marie-Thérèse Leboucq de Lompret, décédée le 10 novembre 1777.
Le choléra fit plusieurs fois des ravages à Aulnoy. Il y eut 25 victimes en 1832, 59 en 1849, et 22 en 1854.
La commune d'Aulnoy fournit des bras nombreux à tous les établissements industriels du Faubourg de la Briquette et de Marly. Courageux, intelligents, exacts, ses ouvriers sont partour accueillis avec empressement. Les postes de nuit, les intempéries des saisons, les kilomètres à parcourir chaque jour, soir et matin, rien ne les arrête. Les jeunes gens qui apprennent un métier aiment à faire leur apprentissage dans les ateliers de la ville.
Les habitants d'Aulnoy sont ordinairement calmes et paisibles, mais l'ardeur et l'enthousiasme se réveillent facilement chez eux dans les grandes occasions. La plupart mènent une vie paisible et laborieuse. Parmi ceux-ci on en trouve qui savent noyer leur soucis dans les libations.
Les fatigues de la semaine n'empêchent pas la jeunesse des deux sexes de se porter avec empressement les dimanches dans les lieux de divertissements publics qui sont ouverts trop souvent, au point de vue de la morale et l'intérêt des familles.
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